Qu’est ce qu’un hook et pourquoi l’utiliser à bord ?
Crochets & Hooks - Pourquoi installer un hook ? - Quels sont les avantages ? - Conseils - Dois je installer un hook à bord - Karver et les hooks
CROCHETS ET HOOKS
L’usage courant du mot hook (crochet en français) mot va nous permettre de comprendre facilement sa définition nautique. Pour suspendre un lustre au plafond, vous pouvez utiliser un cordage et une poulie et une fois à la position souhaitée, il suffit d’attacher le cordage. La solution alternative est de lever votre lustre puis de le fixer directement sur un crochet. Il n’y alors plus de tension dans le cordage.
Dans le cas d’un voilier, un hook est un système qui permet de hisser une voile (quel qu’elle soit) à la position souhaitée, de la bloquer avec un système de crochet et éviter ainsi de garder de la tension dans la drisse. Sans tension, il n’est alors plus nécessaire d’attacher le cordage. Sur un voilier on retrouve des hooks principalement sur les voiles d’avant (Trinquette, Code 0, Gennaker, …) mais également sur la Grand Voile et les ris. Plus généralement, on peut considérer qu’il est possible de hooker n’importe quel cordage habituellement sous tension.
Maintenant que tout le monde comprend le principe, attachons-nous à comprendre en quoi est-il intéressant de hooker une voile à bord d’un voilier qu’il soit de course ou de croisière. Point important à intégrer au préalable : contrairement à notre lustre où la tension de drisse est constante, les efforts présents sur la drisse d’un voilier ne sont pas les mêmes au moment de hisser la voile et lors de la navigation lorsque le vent va s’engouffrer dans celle-ci.
Pourquoi installer un hook ? Quels sont les avantages ?
Gagner du poids dans le mat : le principe est simple : plus vous avez de poids au dessus du pont et plus vous devrez ajouter du poids dans la quille pour conserver un niveau de stabilité identique. Sur un voilier de 15 m avec 25 mètres de mat, il faut compenser 15 kg en tête de mat par plusieurs centaines de kilos dans le bulbe ! Moins il y a de poids dans les hauts, et plus votre voilier sera stable & rapide. Deux notions aussi importantes en course qu’en croisière. Sur un voilier de grande croisière, vous pourriez troquer quelques kilos dans les hauts contre plusieurs centaines de litres de breuvage (quelle qu’il soit) ou de gasoil ! En course, vous utilisez ce gain de poids par un gain de poids dans la quille pour rendre le bateau plus léger ou plus rapide.
Avec un hook, la drisse n’a plus besoin d’être dimensionnée pour supporter les tensions importantes de la voile en navigation. La drisse n’a plus qu’une seule fonction : hisser ou affaler la voile. Toujours sur notre voilier de 15 mètres, il est possible de remplacer votre drisse de 12 mm en dyneema par une simple tresse pure de 6 mm. Si la drisse mesurait 60 mètres, vous gagnez 5 kg mais également plusieurs centaines d’euros. Ces chiffres sont à doubler ou tripler si vous « mouflez » votre drisse (palan de 2 brins pour diviser les efforts par 2). Sur certains voiliers, les tensions sont tellement importantes qu’il faudrait utiliser des cordages de très gros diamètre. Le hook permet de dimensionner la drisse uniquement au poids de la voile. L’installation d’un hook a un coût mais vous devez également prendre en compte les économies réalisées pour évaluer son coût réel. L’utilisation d’un hook permet par exemple de supprimer le bloqueur de drisse.
Supprimer l’usure de la drisse : Avec un hook, la drisse n’est plus en tension et c’est donc la fin des drisses usées ou cassée par une friction prolongée sur un ou plusieurs réas ou par son bloqueur. Lors de croisières longues, vous n’avez plus à vous préoccupez du changement de position des points d’usure : un gain de sérénité évident et une économie réelle. Quiconque a vécu l’expérience d’une drisse cassée, la chute et/ou la perte d’une voile et les difficultés pour repasser une nouvelle drisse comprendra facilement l’intérêt du hook.
Supprimer l’allongement de la drisse. Vous en conviendrez, les tissus utilisés pour nos voiles sont de plus en plus techniques (3DL, titanium, racing laminés, …) pour 2 raisons principales : gagner du poids (voir premier avantage) et éviter les déformations du tissu pour obtenir une stabilité de la forme de la voile et ainsi gagner en performances. Si vous avez investi dans une voile technique vous devez comprendre que l’utilisation d’une drisse trop élastique réduira sérieusement les bénéfices de votre investissement! L’utilisation d’une drisse en dyneema de bonne qualité est donc obligatoire. Mieux encore, l’utilisation d’un hook évitera toute déformation du profil de la voile. C’est un avantage très recherché par les régatiers mais il est très loin d’être négligeable sur un voilier de croisière et plus encore sur les voiles de gros temps qui travaillent habituellement très mal (mise en œuvre complexe, pas assez de tension, drisse élastique,…)
Diminuer la compression de la drisse dans le mat. Cela devient plus technique et n’étant pas ingénieur mon explication risque d’être simpliste. Si on imagine une tension moyenne de 5 Tonnes dans la voile, cette tension s’appliquera forcément sur le mât mais la direction des efforts ne sera pas la même avec ou sans hook. Une fixation classique avec une drisse compresse plus le mat et le fatigue plus. Ainsi, un mat conçu d’origine pour être utilisé avec des hooks sera habituellement soumis à moins d’efforts et il est donc possible d’utiliser une section moins renforcée, donc plus légère ce qui nous ramène une fois de plus à notre premier avantage : le gain de poids.
QUELQUES CONSEILS
Etarquage par le bas : Puisqu’il existe désormais un point fixe en haut, le seul moyen d’ajouter de la tension dans la voile doit se faire par le bas.
C’est un point important auquel il faut penser lors du changement pour adapter votre accastillage. Si nous prenons l’exemple d’un code 0, on fixe habituellement le point d’amure à l’étrave puis on hisse la voile avec la drisse que l’on bloque avec un bloqueur (installé sur le mat ou le piano). Avec un hook, vous hissez d’abord la voile jusqu’au point de hook avant de reprendre la tension par le point d’amure.
Si vous utilisez un emmagasineur, vous devrez ajouter une terminaison permettant d’utiliser un palan pour avoir suffisamment de force. Il est d’usage de positionner le bloqueur qui bloquera le cordage de point d’amure le plus proche possible de l’étrave pour éviter les problèmes d’élasticité de cordage que nous avons cherché à chasser de l’équation. Les bloqueurs pouvant être commandés depuis le cockpit (tels que nos bloqueurs KJ) sont parfaits pour compléter l’installation.
Disons que la principale contrainte d’un hook est que son installation ne peut pas être improvisée. Les efforts appliqués au mât sont différents, le dimensionnement des cordages doit être adapté, l’accastillage et sa position sont également différents. Nous vous conseillons de réaliser cette modification avec un professionnel.
Entretien & fiabilité : Les hooks n’ont pas toujours bonne presse mais c’est un jugement très erroné. La fiabilité est au rendez vous depuis de nombreuses années et les systèmes récents sont très loin des hooks de GV de vos Hobby Cat qui se bloquaient régulièrement. Ce sont par contre des systèmes qui demandent de l’entretien. Rien de très contraignant, mais il n’est pas imaginable de laisse un hook « dans son jus » comme on le ferait avec un winch. Vous n’avez pas besoin de faire appel à un professionnel. L’entretien consiste principalement à vérifier l’état d’usure et de propreté des pièces.
DOIS JE INSTALLER UN OU PLUSIEURS HOOKS ?
Si vous êtes régatiers et plus particulièrement les coureurs au large, les hooks sont incontestablement des produits qui vous aideront à gagner en performance. Il y a de grandes chances que vous en soyez déjà équipés à moins que les règles de jauge de votre classe ne les interdisent. Sur un Imoca qui participe au Vendée Globe, toutes les voiles sont hookées.
Pour les plaisanciers occasionnels les contraintes financières et techniques sont en déséquilibre par rapport aux avantages. Rien n’empêche de se faire plaisir bien sûr mais c’est assez rare de trouver des hooks sur un voilier de croisière qui pratique de la navigation côtière.
Par contre, les hooks sont particulièrement recommandés sur les voiliers de voyage et presque indispensables sur les multicoques dont les charges de travail peuvent être très importantes. Pour ces voiliers, les hooks sont surtout un gage de sécurité. Tous les grands voyageurs ont connus des problèmes de drisses ou de bosses de ris qui cassent en plein milieu de leur voyage. Les hooks règlent définitivement ce problème et allongent de façon non négligeable la durée de vie des voiles.
KARVER ET LES HOOKS
Soucieux de fournir de l’accastillage qui apporte plus de performance et/ou de confort et de sécurité, vous trouverez dans notre gamme de nombreux hooks. Sans rentrer dans les détails techniques, voici un tour d’horizon de nos solutions.
• Pour la Grand Voile :
– Chariot de têtière de GV hooké disponible sur les gammes KMS40, 60, 80 et customs
– Croc de ris KHR à installer sur la bôme
• Pour les voiles d’avant (génois,gennaker,code 0,spi,…)
– Hook de drisse interne au mat KMH
– Hook de drisse externe avec émerillon KFH : il s’agit d’un hook et d’un émerillon dans un même produit dédié aux voiles utilisant un emmagasineur. C’est le modèle qui est le plus utilisé aujourd’hui sur les voiliers de course au large (Ultim, Imoca, Multi 50, MOD70, Class40, ..)
• Bloqueur de cordage haute charge KJ :
– Un bloqueur n’est pas un hook mais nos bloqueurs KJ a 3 mâchoires sont si efficaces qu’ils apportent certains bénéfices des hooks tel que le fait d’éviter le glissement du cordage.